jeudi 10 mars 2011

Le cours de voile se continue : le près.

Le cours de voile se continue : le près ?
Le voilier file au près, à 45º du vent, les voiles sont bordées serrées, bâbord amure, le vent frappe le côté bâbord, les voiles sont pleines, tribord, la gîte est de 15 degrés, la vague est à peine formée, …
 Brise légère, idéal pour le début.

Les conditions idéales. Explication et démonstration du vent réel et du vent apparent : celui de la nature rejoint les voiles, le voilier avance, il se crée un vent par le déplacement, comme le cycliste se fabrique une brise équivalente  à sa vitesse atteinte; cette brise vient d’en face, tandis que le vent réel de ± de 30º. 

Les deux vents, le réel et le fabriqué, se conjuguent pour produire le vent  apparent, celui reçu sur le visage, celui qui nous fait avancer. Il permet au voilier d’avoir plus de vent et d’atteindre une vitesse plus élevée qu’on pourrait imaginer, mais qui, par contre, occasionne un changement de direction. Le voilier perd une quinzaine de degrés : un voilier échoué, pourrait attaquer le vent à ± 33º, mais en mouvement il ne peut pas s’approcher en dedans de 45º à cause du vent fabriqué. Pour faciliter la compréhension du vent apparent, je leur demande de mener le voilier vent arrière : une impression de plus de vent du tout ! Il nous suit, il a même de la difficulté à nous rejoindre, car notre déplacement réduit d’autant sa force ...  Par gros temps, la position vent arrière donne une mauvaise idée de la force du vent, il faudra y revenir en temps opportun.
Naviguer au près permet de bien leur expliquer le mécanisme des dynamiques, voir http://www.voileevasion.qc.ca/au_pres.htm
Ils naviguent au point de faseyement, i.e. ils gardent le voilier dans une direction de façon à ce que les voiles ne faseyent pas et qu'elles soient sur le point de faseyer ; ils permettront au voilier d’atteindre son maximum de vitesse à cette allure.

  
Les penons de génois permettent de visualiser la circulation du vent : parallèles comme sur la photo, la dynamique des forces est à son meilleure. Ces petits rubans ne sont plus valables au largue. Voir http://www.voileevasion.qc.ca/penons.dwt


Les formes des voiles permettent au voilier de naviguer à ± 45º du vent et ainsi le remonter. Les voiles ne sont pas plates comme une feuille de papier, mais bien de configurations concave au vent et convexe sous le vent. Au vent, dans le creux de la voile, l’air se compresse. Sous le vent il y a une dépression occasionnée par la forme convexe de la voile. Les voiles sont ainsi aspirées dans ce creux de pression. Sous l’effet de succion, le gréement et par le fait même le voilier est aspiré vers l’avant; il aurait tendance  à l’éloigner de la source du vent, par contre, les stagiaires voient que la quille permet au bateau de garder sa direction.

Dynamique des forces du vent 
Surprise, le voilier peut naviguer contre le vent.
Pour atteindre la source du vent, ils apprennent à louvoyer, i.e., à tirer des bords, au près, c’est la seule façon.
Le louvoyage

Ils se rendent compte que louvoyer, permet d'atteindre un objectif situé dans la zone d'accès inaccessible en effectuant des zigzags auprès du vent, voir le croquis. Chaque virement de bord se fait à 90 °, 45° pour rejoindre le lit du vent et un autre 45° sur l’autre amure.

Virement de bord (au vent). Première chose, nos aspirants vérifient l’environnement, les autres  bateaux, …  Pare à virer ! dit le barreur. L'équipier se prépare dénoue l'écoute du foc, mais ne la laisse pas filer… il (elle) répond : Paré(e)!Le barreur reprend : Envoye ! Il envoie la barre ou tourne la roue pour que le voilier aille vers le vent. Le focquier laisse filer l'écoute du foc (juste au moment où le voilier est sur le point d'arriver vent debout, pour éviter le coup de fouet de l'écoute alors que le voilier est encore au près sur l'amure de départ.) Le voilier s'engage sur l'autre amure (bordée). Le focquier borde le plus rapidement possible l'écoute du foc. Le barreur est heureux, il maintient le voilier à 45° Le voilier reprend sa vitesse sur la nouvelle amure. Par gros temps, sa vitesse est réduite par la vague et peut rendre le virage difficile. Pour plus de détails, voir http://www.voileevasion.qc.ca/louvoyer.htm
Les différentes allures
J’utilise l’appellation de Jean Merrien pour nommer les différentes allures, mes stagiaires trouvent mon choix plus visuel. Il  a été d’ordre pédagogique : le près, va de soi, comme nous venons de le voir, le près bon plein le suit, c’est normal. Le travers très logique puisque le vent arrive en plein travers du voilier, soit à 90º. L’appellation choisie « que le largue suive le travers » est très explicite, car  à partir de cette position, le bateau cesse de s’approcher de la source du vent, le voilier cesse d’être aspiré, il est surtout poussé, les voiles sont "larguées" au maximum.
Vent de travers
Nos passons ensuite au vent de travers : du près nous naviguons au bon plein en éloignant un peu les voiles en choquant les écoutes. Au moment où le voilier à le vent à 90º, le barreur donne l’ordre d’ajuster les voiles : choquer le génois … S’il se met à faseyer, l’équipier le borde à perfection. Un contrevent, émané du génois perturbera  la GV dans son lof, i. e.  la partie le long du mât. Ils la choqueront jusqu’à son point de faseyement. Les stagiaires seront heureux, les voiles bien bordées leur permettront d’atteindre la vitesse maximale de cette allure.
Par vent de travers, on atteint l’objectif directement. À tour de rôle, ils apprennent à maintenir un cap fixé d’avance et à border les voiles selon l’angle du vent. Par bon temps, le voilier, est moins modéré par la vague qu’il l’est au près. Je profiterai de cette allure pour leur glisser quelques mots sur le point mort, sur la possibilité de  mesurer l’angle de collision, sur l’importance de connaître les règles de priorités, sur les embardées, abattées et aulofées, ... Mais la journée s’achève ainsi que l’espace consacré à ce article, il faudra reporter ces  mises en pratique à plus tard et vous, chers lecteurs, vous pouvez toujours aller sur www.voileevasion.qc.ca.
Louis Charbonneau

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